Posté par Yann Essabe, le 3 juin 2023
C’est par acclamation des congressistes que la présidente de l’Union nationale (UN) a été investie candidate à l’élection présidentielle à venir, pour le compte de son parti, suite au 2ème congrès extraordinaire tenu à Oyem le samedi 20 mai 2023.
Par Yann Essabe
Le palais des fêtes de l’évêché diocésain d’Oyem a fait salle comble pour accueillir le 20 mai 2023, l’ensemble des congressistes venus prendre part au 2ème congrès, dit congrès de l’investiture, de l’Union nationale (UN). En lice, une seule candidature, celle de la présidente de ce parti de l’opposition, Paulette Missambo, finalement élue par acclamation.
Après avoir fait un état des lieux sans concession du pays, la native de Mulundu (Lastoursville) a donné les raisons de sa candidature à l’élection présidentielle, qui se déclinent dans les grands axes de son programme de société : « Rendre sa dignité et sa fierté au Gabonais».
Cette restitution passe, selon elle, par l’instauration de « la bonne gouvernance », qui permettra, un tant soit peu, de partager équitablement la richesse nationale aux populations et investir dans les infrastructures socio-économiques, éducatives et de santé.
Sur le plan éducatif, la candidate veut donner à la jeunesse « une formation de qualité et lutter contre le chômage endémique » en revenant aux fondamentaux de ce qu’elle a appelé « l’école républicaine ». Tout en ajoutant que l’Union nationale n’est l’ennemie de personne, si ce n‘est contre le système actuel à l’origine de la dégradation des conditions de vie des Gabonais.
« Nous affirmons qu’aucun Gabonais n’est notre ennemi. Notre ennemie, c’est cette mauvaise gouvernance qui génère le chômage, la vie chère, l’exclusion et la pauvreté. Notre ennemie, c’est la gouvernance qui détruit la route, l’école, l’hôpital et l’administration publique. Notre ennemie, c’est la gouvernance qui permet l’accaparement de nos terres, la prédation des richesses de notre sous-sol, et condamne les Gabonais à s’endetter pour survivre et même à la mendicité. Notre ennemie, c’est la gouvernance qui détruit notre identité culturelle et notre vivre-ensemble… ».
Somme toute, le choix de la ville d’Oyem et du lieu (Evêché) de la tenue de ce congrès ne sont pas anodins. En réalité, les initiateurs de cette manifestation sont entrain de ressusciter le vieux projet politique de fusion Nord-Sud-Est d’André Mba Obame, qui, pour cela, avait rallié à sa cause Zacharie Myboto, patriarche nzebi connu, lequel avait accepté de fondre son parti, l’UGDD, dans l’Union nationale (UN) nouvellement créée.
En effet, les deux zones géographiques Nord et Sud-Est, portent en elles, les deux ethnies majoritaires du pays et donc un électorat conséquent : les Fangs et les Nzébis. Mieux, elles sont aussi foncièrement croyantes, et attachées à la théorie (messianique) de la libération. Au plus fort de son faste politique, André Mba Obame (AMO) n’a-t-il pas fini par s’appeler Moïse ? « On ne sera pas étonné en pleine campagne, de voir Paulette Missambo s’affubler le nom d’une sainte historique ou biblique », a ironisé un acteur de la société civile.
Le lieu choisi, à savoir l’évêché d’Oyem, prend ainsi tout son sens. Mieux, si l’objectif, à terme, était aussi de faire un pied de nez à cette église catholique souvent présentée à tort ou à raison en intelligence avec l’opposition, et qui n‘épargne pas toujours la nouvelle génération aux commandes du pays par la virulence de ses prêches, elle a très vite rappelé, aux lendemains de l’agape de l’UN, qu’elle était apolitique et n‘a, par conséquent, aucune attache idéologique avec un quelconque parti politique d’opposition. A croire !
Les « Amoïstes », qui constituent les têtes pensantes derrière Paulette Missambo, disent vouloir rééditer l’exploit de 2009, avec plus de chance.
Retour à la liste
03/06/2023 à 09:06
166
{{rdo.ann_fav[299899] ? 'Sortir de' : 'Dans'}} mes favoris
Akanda
Voir ses autres annonces
Lui envoyer un email
Connectez-vous pour contacter l'annonceur en instantané